François de Sales est né en 1567 à Thorens, au château de Sales
en Haute-Savoie (ce château n'existe plus car il a été démoli en 1630
lors de l'occupation par les troupes de Louis XIII, mais il reste le
château de Thorens). Il a été évêque de Genève (siège à Annecy
depuis 1535) de 1602 jusqu'à sa mort en 1622 à Lyon. A été
canonisé en 1655. Il est le saint patron des Savoyards et des journalistes.
Sa célébrité provient essentiellement
de ses écrits et particulièrement de deux ouvrages parus en 1608 et
1616 "Introduction à la vie dévote" où il développe une
spiritualité adaptée aux "personnes du siècle" (donc les non religieux)
et "Traité de l’amour de Dieu".
Avant de devenir prêtre, le 19 janvier 1593 à 26 ans, il avait
fait de solides études universitaires de droit à Paris et à Padoue où
il passa brillamment son doctorat, puis était devenu avocat au Sénat de
Savoie à Chambéry.
Lors de son séjour à Paris, il en avait profité pour suivre des cours
de théologie car il se sentait déjà attiré par la religion. Jeune
avocat, il décide de devenir prêtre en renonçant à ses titres de
noblesse et à une carrière qui s'annonçait brillante.
C'est l'époque où l'Église romaine, face au protestantisme et à la
doctrine de la prédestination, reprend courage et se lance dans le
grand mouvement de la Contre-Réforme.
Mgr de Granier, l'évêque de Genève, nomme le nouveau prêtre prévôt de
la cathédrale et lui confie l'évangélisation du Chablais, région
presque entièrement passée au calvinisme lorsqu'elle avait été occupée
par les Genevois et les Bernois de 1536 à 1564 (traité de Lausanne).
François se rend à la forteresse des Allinges qui domine Thonon, et se
lance avec ardeur dans la prédication. Il parcourt tout le territoire,
à cheval, à pied dans la neige, parfois cerné par les loups ...
au début avec le seul concours de son cousin Louis de Sales. Il
entreprend d'écrire des lettres personnelles aux gens qu'il ne peut
atteindre. Puis il fait appel à l'imprimerie pour éditer des textes
qu'il placarde dans les endroits publics et les distribue sous les portes.
Ces publications périodiques imprimées sont considérées comme le
premier "journal " catholique du monde, et c'est pourquoi François de
Sales est le patron des journalistes.
.
Il publie ainsi les "Méditations", les "Épîtres à Messieurs de Thonon",
et les "Contreverses". Et pour toucher les illettrés, il prêche
sur les places, au milieu des marchés, sa voix "douce comme le
miel" y fait merveille. Après des mois d'insuccès, il peut célébrer
Noël 1596 à Thonon. Soutenu enfin par le duc de Savoie, sa mission
devient alors un succès et en deux ans le Chablais redevient catholique.
Ce succès et ses talents lui valent d'être
nommé évêque coadjuteur de Genève en 1599, puis évêque titulaire en
1602.
C'est lui qui créa l'Académie florimontane en 1607 avec le
président Antoine Favre (le père de Vaugelas) et dont Honoré d'Urfé
était membre, de même qu'Alphonse d'Elbène.
Il pratiqua ce qu'on a appelé la "pastorale des pasteurs" et veilla à
n'admettre au sacerdoce que des candidats ayant la vocation et
possédant une formation suffisante. Il réserva les postes les plus
importants aux plus capables. Il visita régulièrement toutes ses
paroisses.
Il réforma certains monastères, comme celui d'Abondance en 1607 où il
remplaça les moines de saint Augustin par des Feuillants (Cisterciens
réformés)
En 1610, avec Jeanne de Chantal, il fonda l’ordre de la Visitation à
Annecy (Jeanne-Françoise Frémyot, veuve du baron de
Rabutin-Chantal, était l'aïeule de Mme de Sévigné).
Sa renommée l'amena se déplacer beaucoup pour aller prêcher partout en
France, notamment à la cour du roi. Il aima passionnément sa Savoie et
refusa de quitter Annecy pour d'autres postes plus prestigieux,
comme l'archevêché de Paris.
C'est lors d'un séjour à Lyon qu'il tomba malade et y mourut en 1622.
François de Sales appartenait à une illustre famille: il avait succédé
à son oncle Claude de Granier au siège de Genève; son frère,
Jean-François de Sales, lui succéda à la tête du diocèse, de 1622
à 1635; puis un petit-neveu, Charles-Auguste de Sales, de 1645 à
1660.